Olivier Giroud - Architecture de terre et de bois

, par jacques

Entre le naturel et le construit, l’ordre et le désordre

Olivier Giroud travaille différents matériaux avec, pendant une longue période, une prédilection pour la terre. S’il s’est tourné vers le bois depuis quelques années, on retrouve dans ses œuvres, quelles que soient leur dimensions, le goût de l’architecture dans un jeu avec le monumental. Des colonnes, des piliers se répondent et s’opposent. Les blocs massifs qui semblent enfermer la lumière. La forte présence de la matière, son empreinte brute ou sauvage, nous renvoie à un temps indéfini et peut-être originel. Les sculptures balancent entre naturel et construit, ordre et désordre. Chacun peut projeter sur ces œuvres nombre de fictions, de rêveries ou de mythologies imaginaires…

Olivier Giroud travaille essentiellement la terre et le bois. Comme nos maisons, ses sculptures ne représentent rien, sinon, ainsi que l’ont vu de très fins poètes, un lieu où vivre, une possibilité offerte à chacun d’habiter, selon les termes de Mallarmé, « le vierge, le vivace et le bel aujourd’hui ». Dans l’amitié d’une main et d’un regard.
Si les constructions de terre d’Olivier Giroud évoquent certainement des architectures, celles-ci ne nous sont habitables qu’à travers une plongée dans l’ailleurs. D’emblée, elles se tiennent à distance : ces bâtis appartiennent à un autre temps, « antérieur à l’histoire et aux fables », à un autre espace, « toujours imminent et à jamais inaccessible », pour reprendre Octavio Paz.
C’est nous qui donnons à ces ouvrages leur dimension vraie en les mesurant aux imaginations de notre corps. Par des portes étroites, des plans inclinés, devant des seuils et des perspectives fermées. Ce sont les œuvres elles-mêmes qui en l’interdisant créent l’ouverture où elles nous invitent à basculer.

Jean Planche

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