Fatima a été bercée par le bruit de la machine à coudre, et grandi au milieu des chutes de tissus, aux côtés de sa maman, qui cousait pour ses copines, le quartier.... dans une atmosphère qui a définitivement marqué son histoire. Entre la France et l’Algérie.
Elle a débuté dans la création en faisant ses armes en tant que styliste de mode au sein du tissus associatif lyonnais, entre défilés, projets de quartiers et manifestations culturelles. Ajoutons à cela une expérience de sept ans à trimer pour les soyeux lyonnais, "fournisseurs" du gratin de la haute couture parisienne et mondiale, puis des participations récurrentes aux biennales de la danse et biennales d’art contemporain, ou elle intervient en tant que styliste et plasticienne.
Fatima est ainsi une touche à tout. Surtout, elle a besoin de tout ce qui l’entoure pour s’inspirer, créer, et surtout s’exprimer. A la recherche constante du meilleur moyen de faire parler ses sentiments, Fatima s’est aujourd’hui tournée vers la peinture comme exutoire brut et direct.
La véritable Constance chez Fatima relève des thèmes qu’elle aborde : il s’agit de dresser un constat sur ses expériences et de poser ses interrogations sur le (son) monde. Il s’agit de poser ses interrogations quand à ses racines, entre la France et l’Algérie, sur les passerelles entre ses deux cultures. Interrogations sur l’ exclusion dans le monde et dans les grandes citées contemporaines. Constat sur le deuil : le deuil, imagé, d’une enfance heureuse et insouciante, et le deuil, cruel, vécu à la suite du départ brutal de sa sœur.
Voyages parfois schizophréniques entre “ses” cultures. Voyages d’ un monde froid et cruel dépeint par les médias, à un monde plus intimiste, idéal et fraternel. Voyages entre une vie cauchemardesque solitaire et dépeuplée, et une vie onirique, entouré par ceux qu’on aime. On retrouve tous ces voyages et toutes ces influences dans les œuvres de Fatima, tantôt brutes et torturées, tantôt chaleureuses et colorées. Fatima possède la faculté de raconter des histoires, à travers ses créations, qui puisent leur inspiration du plus profond de tous ces ingrédients. Du plus profond d’elle même.
“Je me suis remise au pinceau après avoir perdu ma sœur. Une sorte de thérapie... J’y ai pris goût, aujourd’hui j”en ai besoin et je peins, au jour le jour, avec mes humeurs quotidiennes”