Connaître Jean Branciard

, par jacques

Jean Branciard accumule dans ses ateliers des morceaux de bois, des ferrailles rouillées, des cailloux, des tissus… qu’il assemble pour réaliser des bateaux fantômes qui n’ont aucune chance de naviguer, des tours de Babel improbables ou des poupées à suspendre…

En me promenant, je tombe sur un morceau de bois ou de fer. En général ce morceau est à moitié enfoui ; en le déterrant, la forme qui apparaît diffère souvent de la partie émergée. Je le gratte, le soupèse et le mets dans mon sac. Le travail d’élaboration commence ou continue. Je retrouve la partie manquante d’une structure commencée ou le départ d’une nouvelle. Dans mon atelier, tous ces matériaux sont entreposés de façon très aléatoire à côté des objets finis ou en cours d’élaboration.

Périodiquement, je les classe par catégorie : pierres, bois, fer, petits, gros…et les (re)trouve à nouveau. Je sais de toute façon que le temps m’aidera à répondre aux questions que je me suis posé en commençant une œuvre et m’en posera d’autres. Les matériaux que j’utilise ont tous fait leur temps…

Après , il n’y a plus qu’a assembler , juxtaposer , faire que ce caillou puisse se blottir dans l’anfractuosité de cette branche de charmille , que ce bastingage de fil de fer de vigne puisse retenir ce fagot d’haricots de catalpa…

J’ai commencé dans les années 90 en emménageant dans une maison en pleine campagne. Dans cette maison il y avait de la place et un tas de matériaux laissés par les précédents locataires. Autour de la maison de quoi faire de belles balades avec des vignes où je pouvais trouver du fil de fer et des fossiles. Je n’ai aucune formation artistique mais j’ai toujours dessiné et peint. Quand j’étais magasinier dans une usine de froid, à mes heures perdues, avec des cartons , des rouleaux et des fils de fer, je bricolais des jouets pour mon fils et ma nièce.

Propos recueillis par Hang-Art