Atypique : voilà l’adjectif qui vient à l’esprit pour parler de
FREDERIC COURAILLON. Personnage étonnant, surprenant, inclassable, subjuguant même, tant il ne ressemble à personne mais s’impose dans sa singularité.
Peintre, graveur, sculpteur mais également pianiste, il évolue comme un chercheur, curieux et inventif, dans un monde aux codes intimes et secrets. Un monde où le rêve et la réalité distendent les impressions, se croisent et se repoussent dans un fouillis de traits qui pourraient faire penser aux gravures d’Odilon Redon ou aux dessins d’Antonin Artaud. Mais qui lui appartiennent en propre.
De cette apparente confusion émergent des visages sur lesquels le temps n’a pas de prise, l’âge, pas de sens. Des animaux étrangement humains dans l’expression de souffrances. Des humains sortis de l’animalité qui tendent vers l’absolution.
Chercheur, il s’affaire. Il multiplie les tentatives et reprend cent fois une idée pour aller au bout du bout de son aventure, avant de tenter une autre piste. Artiste obstiné et prolixe, il invente son langage, tempérant l’abstraction de ses dessins par la générosité de matières colorées, primordiales, ancrant dans une terre nourricière les échappées oniriques et les chimères.
Claudine Dufour Meurisse