"Née en 1991, Margaux Salmi a déjà bien des réalisations à son actif. Elle écrit, compose, chante, dessine, peint… Je me limiterai, dans ce bref texte, à analyser et commenter sa production picturale. La place me manquerait pour aborder ses activités non plasticiennes et, surtout, je n’ai aucune compétence pour en parler de façon pertinente. Peut-être pourrait-on aussi se restreindre à ses dessins car sa peinture s’apparente à cette pratique, même si elle recourt à d’autres moyens techniques.
"Très précoce, Margaux Salmi commence à montrer ses travaux graphiques dès 2006 – elle n’a alors que 15 ans – et adhère à une association de plasticiens dans son Cantal natal où elle forge son style auprès de Mathieu Joseph mais ce n’est qu’à son arrivée dans l’Isère, en 2009, qu’elle prend son véritable essor et commence à diversifier ses activités. En 2015, elle se rapproche alors du groupe grenoblois Sous vide, composé de jeunes plasticiens[1] qui mettent en commun leur passion pour la bande dessinée, les fanzines, les livres pauvres[2] et le dessin, tout en posant un regard lucide, donc critique et souvent grinçant, sur notre monde.
(…) "On peut déceler, dans la pratique du dessin de Margaux Salmi, une évidente aspiration à une forme de libération : « c’est pour moi un espace de liberté sans limite. Les seuls moments où je me sens entièrement libre, c’est dans la création. »[8] Mais on y voit, avant tout, la force d’un désir ardent de recréer un monde plus conforme aux souhaits de l’artiste. Ce sont, en effet, les juxtapositions, imbrications, compénétrations des corps qui, le plus souvent, se muent en décor, en environnement, et recréent, partant, un monde qui serait à l’image des corps figurés et que ces mêmes corps maîtriseraient, domineraient… Un monde qui serait plus humain, donc.
Louis Doucet, octobre 2017