L’homme qui peint (extrait)

, par pierre

par Gérard Mordillat [1]

Le combat qui se lit dans les toiles de Giorda entre le figuratif et l’abstrait se double d’un autre combat entre la tradition picturale et son développement moderne. Giorda se situe clairement dans l’héritage des grands peintres du passé – ne serait-ce parce qu’il peint et n’installe pas , il connait les codes du métier, respecte la perspective, l’ordonnance de figures, la place des ombres et des lumières et puis soudain, sans crier gare, jette son savoir, sa pratique par-dessus les moulins, et sa peinture s’envole comme soulevée de terre par un séisme. (…)

Se placer devant une toile de Giorda, c’est être confronté à une émotion brute, écartant tout sentimentalisme, tout intellectualisme. Son approche est toujours terriblement physique. Il n’y a pas chez lui de philosophie de l’apparence, ni de théorie de la peinture dont ses toiles feraient la démonstration ; même si les deux termes qui viennent aussitôt à l’esprit en pensant à ses œuvres sont « maîtrise » et « lucidité ». (…)

Notes

[1in Patrice Giorda. RH Editions. Lyon, 2008.